Parce que cela fait plusieurs dizaines d’articles que je rédige, il est temps que je passe un petit temps sur les fondements de ce qui m’inspire… il s’agit de La Méthode ESPERE® qui a été développée par Jacques Salomé dans les années 90.
De plus, le 1er octobre est la journée internationale de la Méthode ESPERE®!
Ma pratique est aujourd’hui enrichie d’autres lectures et formations, seulement de nombreux articles de mon blog transmettent les outils et les concepts de cette Méthode un peu trop méconnue me semble-t-il. Beaucoup de personnes connaissent davantage sa cousine la CNV (Communication Non Violente) créée par Marshall Rosenberg. Ces deux méthodes se rejoignent sur de nombreux aspects et se complètent là où elles divergent !
Voici une description simple de ce qu’est cette Méthode ESPERE® ainsi qu’une rapide analyse personnelle de ce qui fait sa différence.
Pour en savoir plus, je vous invite à consulter le site de l’Institut ESPERE International
Qu’est-ce que la Méthode ESPERE® ?
Le sigle signifie :
E comme Énergie
S comme Spécifique
P comme Pour une
E comme Écologie
R comme Relationnelle
E comme Essentielle (ou à l’École)
La Méthode ESPERE® est une pédagogie de la relation qui a pour objectif de favoriser des relations interpersonnelles de qualité, vivantes et épanouissantes.
Il s’agit d’un ensemble d’outils et de concepts qui ont pour principale qualité de favoriser la mise en pratique au quotidien et non pas rester dans les sphères théoriques. La Méthode ESPERE® permet de comprendre les mécanismes relationnels et propose des façons d’être avec soi-même et avec les autres qui vont dans le sens d’un respect de chacun.
Ainsi, cette Méthode permet d’apprendre à se positionner, à s’affirmer, à dire non, à exprimer un besoin, à faire une demande claire, à écouter l’autre, à améliorer sa confiance en soi… et tant de choses encore … je ne peux pas tout lister ici !
Les relations sont au cœur de notre vie, à commencer par la relation avec nous-mêmes, et cette méthode permet de donner les clés essentielles pour éviter les pièges et favoriser des échanges de qualité.
« Elle n’a pas pour objectif premier de résoudre des problèmes, d’éviter des conflits ou d’éluder des différends. Elle invite chacun à se responsabiliser et à agir en cohérence avec ses propres besoins fondamentaux, avec ses désirs profonds ou ses valeurs les plus essentielles.
Elle ne cherche pas non plus à apporter des réponses aux questions posées ni des solutions aux difficultés abordées ou rencontrées mais elle propose des balises et des moyens concrets pour aborder et vivre autrement les difficultés relationnelles les plus fréquentes rencontrées dans la vie quotidienne de chacun. Elle fait appel à la capacité de choix et de discernement de chacun, en partant du postulat que chacun sait ce qui est « bon » pour lui.Ceux qui s’inscrivent dans l’esprit de cette approche apprennent à se positionner et à se définir face à leur interlocuteur en faisant référence à des règles d’hygiène relationnelle, à des outils et à des concepts spécifiques, clairement présentés, repérés et transmissibles. Ils confirment ceux à qui ils s’adressent dans l’énoncé de ce qu’ils avancent. Ils se confrontent à eux en apposant leur propre façon de voir, mais ils ne décident pas ce que ceux-ci doivent dire ou peuvent faire, car eux seuls sont supposés savoir ce qui est bon pour eux. » [IEI ]
Il n’y a pas d’âge pour apprendre à communiquer… le plus jeune est le mieux et il est toujours tant d’apprendre !
Ce qui me semble pertinent dans cette Méthode ?
S’il fallait la comparer avec d’autres méthodes…
! Attention point de vue très personnel !
Je n’aime pas trop comparer les outils entre eux car ils possèdent chacun une histoire, des avantages et des inconvénients. Le plus important je crois est de trouver les outils qui vous correspondent le plus et avec lesquels vous vous sentez suffisamment à l’aise pour les mettre en pratique et bénéficier de tout le bon qu’ils ont à vous apporter.
Pour vous donner quelques balises, voici mon parcours de découverte qui vous parlera peut-être mais qui n’engage que moi.
Avant de choisir de me former je me suis renseignée sur les formations existantes, il existe beaucoup de choses même si les trois grands axes que j’ai trouvés à l’époque étaient là Communication non violente (CNV) créée par Marshall Rosenberg, la Programmation Neuro-Linguistique (PNL) créée par Richard Bandler et John Grinder et la Méthode ESPERE® créée par Jacques Salomé.
A l’époque, je rencontrais des difficultés relationnelles importantes au travail et voici les critères que j’avais pour choisir la formation que j’allais suivre. Il fallait que la méthode soit :
- facile à mettre pratique immédiatement
- « inaudible » dans les conversations (je ne voulais pas que ça s’entende, je voulais parler « normalement ») – je vais revenir sur ce point –
- que je puisse comprendre les enjeux relationnels pour éviter de me retrouver dans des situations difficiles et pour vivre de belles relations.
Les trois méthodes pouvaient convenir, mais en y regardant de plus près…
… La CNV me paraissait puissante mais trop audible à mon goût (il faut bien la maîtriser pour « ne plus l’entendre » et fluidifier les échanges, à mon sens), il y avait quelque chose de mécanique qui ne me convenait pas. C’est un outil très pertinent pour la résolution de conflit cependant.
… La PNL ne m’attirait pas car cela manquait de concret dans la façon de l’appliquer au quotidien, ce que j’ai pu lire me semblait trop éloigné de ma réalité. Aujourd’hui, je suis formée à la PNL et c’est pour moi un excellent outil pour aller plus loin, très complémentaire de la Méthode ESPERE®.
… La Méthode ESPERE® semblait être ce qui répondrait le mieux à mon besoin. Partie pour faire un stage, j’ai très vite eu envie de poursuivre… aujourd’hui je suis formatrice !
Depuis quelques années, mon chemin a croisé la Maieusthésie créée par Thierry Tournebise. Riche de nombreux écrits, son site internet et ses ouvrages m’inspirent énormément et apportent une dimension complémentaire à mon cheminement.
Le + du sur-mesure
La première chose qui m’a plu dans cette méthode, c’est qu’elle ne « s’entend » pas ! Appliquer les outils de la Méthode ESPERE® est invisible… Ce qui présente l’avantage de pouvoir être utilisé partout, dans toutes les circonstances et avec tout le monde, dans toutes les langues. Loin d’un mode d’emploi mécanique à appliquer, l’utilisation la Méthode ESPERE® s’adapte à qui vous êtes et non l’inverse.
Bien sûr, cette méthode propose un point de vue et des balises, mais c’est à vous de faire les réglages en fonction de vos valeurs, de vos convictions, de vos besoins… aucun jugement sur la façon de l’utiliser…
Si je devais donner une métaphore je dirais que la Méthode ESPERE® c’est comme le ski de fond : elle ne vous met pas sur les rails de neige, elle vous donne l’équipement, les skis pour bien glisser sur différentes qualités de neige… mais c’est à vous de faire votre trace et de choisir votre chemin et d’apprendre à utiliser correctement les skis.
La Méthode ESPERE® ne vous dit pas « c’est bien » ou « ce n’est pas bien », elle met juste en lumière les mécanismes et propose des outils pour rendre les relations plus vivantes.
Concrètement, prenons l’exemple d’un parent qui rencontre des difficultés à faire manger des légumes à son enfant et cela dégénère souvent en cris et pleurs à table. La Méthode ESPERE® ne vous dira pas si c’est bien ou pas de le « forcer » à manger ces légumes, ni comment imposer quelque chose à l’enfant. Elle donnera des clés pour comprendre ce qui se joue à ce moment-là dans la relation entre le parent et l’enfant. Est-ce que l’enjeu se trouve dans le goût des légumes, dans le comportement du parent, dans le ressenti de l’enfant, dans les valeurs/principes du parent, dans l’histoire de cette relation (ou du parent ou de l’enfant)… ? Grâce aux outils de la Méthode ESPERE® l’enfant et le parent pourront apprendre à exprimer ce qui se passe pour eux et à écouter l’autre, sans que cela dégénère, afin de trouver la meilleure issue possible à la situation.
Le + de la visualisation externe
Dans de nombreuses situations relationnelles (notamment difficiles), les personnes sont convaincues que le sujet de la dispute constitue l’enjeu du conflit. Si nous reprenons l’exemple des légumes et de l’enfant… les parents restent focalisés sur le contenu de l’assiette alors que dans la majorité des cas l’enjeu se trouve ailleurs (attention, je ne dis pas que les légumes ne sont jamais en cause !).
Pour y voir clair la Méthode ESPERE® utilise un outil très puissant : la visualisation externe. Cela consiste à visualiser les situations relationnelles avec des personnes ou avec des objets. De cette manière, chaque élément trouve sa place et il est beaucoup plus aisé de différencier les choses pour arrêter de les confondre. Le format du blog me limite dans la transmission de cette dimension-là de la Méthode ESPERE, cependant en atelier, c’est de cette manière que je travaille.
Cet outil est utilisé après coup, seul, avec la personne concernée ou avec un professionnel, pour prendre du recul sur une situation et comprendre ce qui était en jeu à ce moment-là. Poser les choses concrètement, visuellement, factuellement… apporte un éclairage extrêmement pertinent sur les situations et permet d’adapter les comportements pour la fois suivante. Et comme « il n’est jamais trop tard pour agir », il sera toujours tant de revenir sur ce qui s’est passé pour apaiser, nettoyer, agir !
Le + de la responsabilisation
Un autre aspect particulièrement pertinent à mon sens est la notion de RESPONSABILISATION. Chacune des Méthodes citées précédemment y porte aussi une attention particulière. Le gros avantage de la Méthode ESPERE® est que rapidement, avec la pratique, il devient possible de trouver le juste équilibre dans la responsabilisation de ce qui se passe dans une relation (grâce à la visualisation externe notamment). En effet, deux grands courants existent dans les comportements relationnels : soit « je n’y suis pour rien, c’est l’autre » (> NON responsabilisation) ; soit « tout est de ma faute je n’aurai pas dû ceci cela » (> SUR responsabilisation).
La question de la responsabilité est essentielle dans les relations, car c’est le point d’équilibre entre les deux individus. Nous sommes tous co-auteurs de nos relations et donc responsables à part égal de la qualité de la relation, ce n’est jamais uniquement la faute d’une personne… la question est d’arriver à déterminer clairement quelle est votre juste part dans ce qui se passe dans la relation.
Assumer ni plus ni moins que la part dont vous êtes responsable dans chacune de vos relations apaise de nombreux échanges. Cet équilibre est mouvant et les émotions s’en mêlent, il s’agit d’abord de le conscientiser, la maîtrise est un chemin subtil !
Il n’est jamais trop tard pour agir…
Dernier point qui apporte beaucoup de soulagement : il est toujours temps d’agir. En effet, la Méthode ESPERE® propose des démarches symboliques qui permettent de « réparer » des situations relationnelles passées. Que vous ayez grondé votre enfant à tort le matin ou que vous ayez reçu des violences dans votre enfance d’une personne aujourd’hui décédée… il est encore possible d’agir pour apaiser la relation et vous apaiser VOUS.
La Méthode ESPERE® possède des vertus thérapeutiques car elle offre toujours une possibilité d’AGIR… même dans les situations qui vous semblent inextricables, quand des personnes refusent de vous parler, quand vous vous sentez impuissant… il y a toujours quelque chose à faire pour vous permettre d’apaiser votre relation à vous-même, car c’est bien la plus essentielle !
La Méthode ESPERE® permet d’AGIR :
- lorsque vous vous sentez « obligé de subir »
- POUR vous-même quand vous ne pouvez pas agir AVEC l’autre
Ce qui est un véritable cadeau et une grande source d’apaisement.
Dans quels domaines de la vie la Méthode ESPERE® est-elle utile ?
Les relations sont au cœur de la vie… La Méthode ESPERE® aussi, si vous en avez envie !
D’une manière assez générale, je dirais que la Méthode ESPERE® est utile dans les relations amoureuse / couple, avec les enfants, au travail, avec les amis, la famille, à l’école et toutes autres relations du quotidien.
Très rapidement, c’est la relation à vous-même sur laquelle vous portez votre attention, car c’est la plus importante… comment êtes-vous en relation avec vous-même ? Et de là, vous découvrez comment mieux vous positionner, faire des demandes claires, vous affirmer, réaliser vos désirs, dire non, avoir plus confiance en vous, gagner en bienveillance avec vous-même, écouter davantage vos émotions, être attentifs à vos symptômes…
La dernière application concerne l’accompagnement des personnes, en groupe ou en individuel, afin de permettre la résolution de situations difficiles ou un mal-être ou encore pour aller encore mieux !
10 repères clés pour commencer
- S’appuyer sur la triangulation : moi – l’autre – la relation : prendre conscience de l’interaction de ces 3 entités dans chaque relation, c’est considéré chacune des personnes et la relation spécifique entre elles. Chacun est responsable de soi et les deux sont co-auteurs de la relation.
- Je parle à l’autre et pas sur l’autre : Parler en « JE » et non pas en « TU », parler de soi et éviter de dire à l’autre ce qu’il est, pense…
- Je parle de moi à l’autre, de ce que je vis, ce que je ressens, ce que je pense… : vous seul savez ce que vous vivez et de quelle manière, témoigner de ce qui vous habite c’est faire cadeau à l’autre de ce qui vous habite.
- Prendre conscience de ce j’émets, les messages positifs et négatifs : Vous êtes responsable des messages et des comportements que vous partagez dans la relation, en prenant conscience du « bon » et du « mauvais » vous pourrez plus facilement rectifier votre façon de faire pour améliorer la qualité de la relation.
- J’invite l’autre à parler de lui, de son vécu, de son ressenti : La personne face à vous est la seule à savoir ce qui se passe pour elle. Ne la laissez pas parler de vous, invitez-la à parler d’elle, de ce qu’elle vit, de ce qu’elle ressent.
- Entendre que l’émotion est le langage du retentissement/résonance : les émotions sont souvent présentes, et quand elles sont un peu fortes c’est que cela vient toucher une partie de vous en souffrance à l’intérieur. Apprendre à l’écouter est un cadeau pour vous et vos relations.
- Accepter de passer du réactionnel au relationnel : Lorsque vous êtes touché émotionnellement vous avez tendance à réagir pour vous défendre et cela est parfois « mauvais » pour la relation. En apprenant à rester dans le relationnel vous permettez une meilleure qualité des échanges. Cela permet d’éviter de confondre ce qui est touché en vous (qui appartient souvent au passé) et ce qui se passe au présent dans la relation.
- Renoncer à la recherche de l’approbation pour prendre le risque de la différenciation : il n’est pas possible de s’affirmer si vous avez besoin de l’approbation de l’autre. Accepter de ne pas être approuvé et savoir se différencier des autres fait partie de l’apprentissage de l’affirmation de soi.
- Ne plus confondre le sujet qui parle et l’objet dont on parle : apprendre à écouter une personne, ce qu’elle vit et non pas ce de quoi elle parle. Il est inutile de dire à quelqu’un « n’aies pas peur » quand la personne est figée face au vide, il est plus pertinent de l’écouter dans ce qui se passe pour elle. (ça vous fait rire ? Vous pensez ne pas le faire ? avez-vous déjà dit « t’inquiètes pas », « arrête de stresser », « mais il est gentil le chien »… là c’est moi qui rigole !)
- Sortir de l’implicite : savoir expliciter les choses, même ce qui vous semble « logique » ou « basique » évite de nombreux malentendus et déconvenues.
Je vais un peu vite sur ces points de repère, mais je les développe dans mes articles. Si vous souhaitez que j’éclaircisse un point… laissez-moi un commentaire !
A très vite.
Gaëlle DUPONT
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