Il y a quelque temps j’ai partagé cette vidéo sur la page Facebook et j’ai eu envie d’aller un peu plus loin parce que derrière ce témoignage il y a un message important je trouve.

Cette femme qui raconte son histoire est très touchante, mais que dit-elle de plus intense encore ?

Elle nous parle d’elle, de ses faiblesses et de ses forces… et aussi de comment elle vit aujourd’hui un bonheur infaillible.

Je vous laisse écouter.

 

Quelques phrases qui m’ont particulièrement touché dans cette ITW :

Alors vous décidez de faire comme les enfants c’est-à-dire de vivre dans le présent, de l’assumer.

 

Taïs, tu vas pas vivre longtemps mais tu vas vivre et on va tout faire pour que tu sois heureuse

 

Elle se bat pour ce qu’elle peut changer, elle accepte ce qu’elle ne peut éviter, quelle sagesse !

 

Elle avait compris qu’elle n’avait pas le choix dans beaucoup de circonstances et nous on était là pour la rendre heureuse.

 

Apprendre à vivre dans le présent […], c’est juste la journée d’aujourd’hui et le lendemain on verra, c’est la seule façon

 

Taïs sait qu’elle va perdre un sens et qu’elle va compenser autrement, ça elle le fait très bien.

 

Il n’y a rien de pire pour une mère que de voir son enfant souffrir. La seule réponse quand un enfant souffre c’est l’amour. l’amour donné est proportionnel à la douleur, alors on l’a beaucoup aimé dans les moments les plus difficiles

 

Les enfants n’ont pas peur de la mort, c’est nous qui leur transmettons notre inquiétude face à la mort

 

Je crois en la vie, je crois au bonheur aussi. Je crois qu’aujourd’hui j’aurai plus jamais peur de la vie. Avant oui parce que mon bonheur était fragile. J’étais très heureuse avant, un bonheur insolent, avec mon mari, mes beaux enfants, on boulot, mon bel appartement, mais c’était fragile parce que la moindre épreuve pouvait le bouleverser. Aujourd’hui mon bonheur il est infaillible

 

Je crois en Dieu, mais je crois que l’on peut y arriver sans croire en Dieu parce que l’amour est universel

 

Toute vie vaut le coup d’être vécue

 

Oui ce témoignage est très touchant, très humain.

Ce sur quoi je désire mettre l’accent aujourd’hui est sur notre rapport à nos forces et nos faiblesses.

J’ai grandi avec la croyance qu’il fallait « ÊTRE FORT » dans la vie, qu’il fallait savoir encaisser pour faire face, que les gens qui pleurent, qui demandent de l’aide sont « FAIBLES ». Quand j’observe le monde qui m’entoure, je ne me sens pas seule… Nous vivons avec une dominance de la FORCE, de la PUISSANCE, du SUPER-HEROS, de la PERFORMANCE…

Pourquoi pas !

Le truc c’est que ça donne des burn out en cascade, des personnes qui tombent malades de plus en plus souvent… le corps et le psychisme ne suivent pas ! Pour vous en rendre compte regarder la taille des rayons développement personnel dans les librairies qui ne font que grossir… pourquoi ? Parce qu’il arrive un moment où c’est plus possible de passer en force.

Ce que je trouve très beau est l’attitude de cette petite Taïs qui « se bat pour ce qu’elle peut changer et accepte ce qu’elle ne peut éviter », est cette capacité à mettre son énergie là où c’est utile, là où elle peut faire quelque chose… elle ne la gaspille pas à refuser sa maladie !

Ainsi, à force de travail sur moi, j’ai découvert la vulnérabilité et ses bienfaits. Accepter de demander de l’aide, accepter qu’une situation soit compliquée à vivre pour moi… C’était tellement nouveau !

J’avais tellement l’habitude d’aller bien ! Même au chômage avec 50 euros sur mon compte… tout va bien, je suis en pleine forme ! Alors on peut imaginer que c’est une force d’être optimiste et de toujours voir le bon côté des choses… Certes ! Mais jusqu’où ? La chose la plus difficile est de le faire en conscience, savoir accepté sa vulnérabilité et choisir de regarder le verre 1/2 plein. Voir le verre plein par négation de l’autre moitié est de déni, pas de la conscience !

Ce qui me frappe dans le témoignage d’Anne-Dauphine est qu’à partir du moment où elle a accepté sa situation, les handicaps et tout le reste… après tout ce qu’ils ont vécu en famille, elle peut dire qu’elle vit un bonheur infaillible… et que son bonheur précédent était très fragile alors même qu’elle ne s’en rendait pas compte.

Ça veut dire quoi ?

Que le fait d’accepter la situation qui se présente telle qu’elle est et de faire au mieux que l’on peut permet d’être plus fort ?

Accepter ses fragilités rend plus fort ?

Mais alors ça veut dire quoi être fort ….

Et si notre plus grande force résidait dans notre capacité à accepter toutes les facettes de notre être les plus solides comme les plus fragiles ?

Concrètement ça donne ça :

  1. Nous faisons face à une situation difficile ou même inacceptable… (décision professionnelle, accident, dispute, divorce, maladie…), ce qui vient du monde extérieur déclenche une réaction physiologique de stress, une tension dans le corps.
  2. S’ensuit une émotion de colère, de tristesse, de négation de ce qui se passe… chaque émotion est une façon de faire face à un déséquilibre intérieur.
  3. Et le premier réflexe est de lutter contre… parce que VOUS ÊTES FORTS ! Vous résistez, vous refusez, vous encaissez…

 

Une proposition est :

  1. d’accueillir, d’observer la situation qui se présente à vous, non pas d’être d’accord avec, mais de la reconnaitre pour ce qu’elle est ni plus ni moins.
  2. d’écouter les émotions que cela réveille en vous.
  3. et enfin, d’accepter d’être vulnérable, de demander de l’aide, de reconnaitre que cette situation est difficile pour vous…

 

Quel est l’intérêt de cette façon de faire ?

Et bien de faire comme Taïs… de pouvoir identifier à quel endroit il est plus judicieux de dépenser votre énergie… de vous battre quand c’est utile et d’accepter quand vous ne pouvez rien y faire.

Ce changement de positionnement intérieur est capital pour vous rendre compte de votre véritable solidité intérieure… pas celle affichée en façade, celle qui vous tient debout même en pleine tempête.

Ainsi, vos fragilités deviendront vos amies, car vous n’aurez plus à lutter contre… vous saurez les protéger. Tout comme vous savez ranger en hauteur les verres en cristal chez vous et laisser à porter de mains des enfants les gobelets en plastique !

Gaëlle Dupont