Communiquer c’est dire avec les mots et surtout avec le corps. Et oui, plus de 90% des messages que nous envoyons à l’autre sont non-verbaux. S’il est facile de maîtriser les mots que l’on prononce, il est beaucoup plus délicat d’être attentif à son non-verbal et encore moins de le contrôler.

Ainsi quand une personne vous parle et qu’instinctivement, votre corps penche en arrière ou que votre tête fait « non »… la personne en face de vous n’en a pas forcément conscience, mais son inconscient lui l’a capté et il est probable que cette même personne ne se sente pas à l’aise pour poursuivre sur ce sujet.

Comment faire ?

Et bien la réponse se trouve dans l’état d’esprit que vous avez au moment d’un échange. Bien sûr la plupart du temps vous voulez du bien à la personne en face de vous et c’est bien malgré vous que votre corps réagit !

En prêtant attention à votre posture intérieure, vous pourrez observer différentes choses : que vous n’êtes pas disponible à l’autre, que cela ne vous intéresse pas, que vous avez besoin de la convaincre de quelque chose, que vous n’êtes pas d’accord, que vous avez quelque chose à lui dire… bref que vous n’êtes pas complètement présent à ce qui se passe là dans l’échange et que vous attendez autre chose que ce qui est en train de se passer.

Thierry Tournebise nous dit « Pour communiquer, il faut le décider, le vouloir. […] Communiquer, c’est faire de la relation une opportunité de croissance réciproque ».

Et pour faire cela, il est nécessaire d’ACCUEILLIR l’information consciente venant de l’autre. Accueillir ne veut pas dire « être d’accord », cela signifie que l’on accepte d’en recevoir le contenu et que l’on accepte que notre interlocuteur ait une bonne raison de nous la transmettre. Il n’y a véritable communication que si j’accueille ce qui me vient de l’autre. Non point s’y soumettre, mais entendre et accueillir.

Vous allez me dire, « Oui mais si l’autre m’insulte ? ! ». Et bien accueillez, non pas l’insulte bien sûr, mais l’agacement ou la colère de l’autre. Apprenez à entendre le message qui est derrière, car dans la majorité des cas, ce qui est dit n’est pas le message.

Par exemple : un cycliste qui roule en ville et manque de renverser un passant inattentif en train de traverser lui crie : « T’es fou ! Imbécile ! ». En réalité quel est le message ? « Oh ! J’ai eu très peur de vous renverser, de vous faire mal et de me faire du mal par la même occasion ! ». Dans cet exemple c’est la peur du cycliste que le piéton doit accueillir, pas sa colère qui est juste là pour faire écran.

Choisir un état d’esprit d’accueil présuppose de ne pas vouloir pour l’autre, de ne pas savoir à la place de l’autre, de ne pas chercher à le convaincre… accueillir c’est accepter l’autre tel qu’il se présente à vous et dans l’échange permettre une croissance réciproque.

Vous pouvez utiliser toutes les techniques de communication que vous voulez, si vous n’êtes pas prêt à accueillir véritablement et authentiquement la personne qui est en face de vous, sans porter de jugement, sans lui prêter des intentions… cela ne servira pas à grand-chose.

Un pas en arrière à l’intérieur de soi pour observer avec un peu de distance.

Quand une personne vous énerve, posez-vous la question « Comment puis-je accepter que cette personne voit les choses de cette façon (sous-entendu différemment que vous) ? ». Si cela vous semble difficile, qu’est-ce qui vous en empêche ?

Sans vous en rendre compte, vous dépensez beaucoup plus d’énergie a essayer de ne pas accueillir l’autre que ce qui est nécessaire pour le faire. C’est beaucoup plus reposant ! Certes cela demande aussi de l’humilité.

Être présent à l’autre, c’est lui faire un cadeau. Vous lui offrez de l’attention et de la reconnaissance que son message est important. En faisant cela, vous observerez que l’autre sera beaucoup plus disposé à vous écouter également et à accepter votre point de vue. Gagnant / Gagnant.

En pratique :

Pour commencer, je vous recommande de le faire avec des personnes importantes pour vous. Sans rien leur dire, ouvrez-vous à eux sans attente, sans jugement, juste en restant disponible et à l’écoute de ce qu’ils vous disent. Invitez-les à en dire plus, sans insister. Et observer ce que cela change en vous et avec l’autre.

Puis faites la même chose avec une personne avec qui c’est un peu tendu. Qu’est-ce que ça change ?

En généralement, lorsqu’une personne est en posture d’accueil intérieur son visage est détendu, peut-être même souriant, attentif mais pas trop, présent, calme, ses pensées aussi sont au repos (car vous ne pensez pas à la réponse que vous allez faire, ni à ce qu’elle vous a dit la veille, ni à …. ). Sentez en vous, comment cela fait d’être disponible et d’être prêt à entendre quoique ce soit venant de l’autre. Sachant que vous pourrez ensuite énoncer votre point de vue.

Accueillir c’est ouvrir les bras à l’intérieur pour recevoir tout le bon qui vient de l’autre, pas forcément ses mots, mais accueillir la personne dans sa vérité.

Bonne expérimentation !

Gaëlle Dupont