Cet article fait partie de l’édition de mars du Festival de la Croisée de Blog dont le thème est « histoires de relations ». L’idée de ce thème n’est pas de parler des relations en général, mais bien d’une histoire personnelle. Aujourd’hui, ce que j’ai eu envie de partager avec vous, c’est cet épisode particulier où tout à changé… 

envolFlash back…. je me remémore la période où j’ai commencé à me former à la communication relationnelle… hum… reculons encore un peu avant….

La première image qui me vient « d’avant » est celle d’un vaste bazar relationnel. Je me revois me comporter dans l’agence de communication dans laquelle je travaillais comme chef de projet et je me dis « Quel cirque je faisais à cette époque ! ».

Oui, j’ai des souvenirs douloureux de ces deux années et demie passées dans cette entreprise. Je pense principalement à mon ancien manager, un homme dont les intentions devaient être excellentes mais qui vivait son rôle dans une telle insécurité qu’il me bridait complètement. Jeune et inexpérimentée, j’avais deux possibilités qui s’ouvraient devant moi. J’ai commencé par me soumettre, aux horaires, à la masse de travail, à la façon dont il parlait de mon travail devant les clients, à ses demandes parfois étonnantes, à ses refus que j’assiste à des conférences pour restée informée. Et puis j’ai pris confiance en moi, certains clients ont su valoriser mon travail et je suis alors entrée dans l’opposition. Et comme il est plus efficace de se trouver des alliés, j’ai commencé à me joindre aux plaintes de mes collègues. Nous allions jusqu’à nous donner rendez-vous au café autour de cette question : « Tu ne connais pas la dernière ? ». Je n’aimais pas cette relation conflictuelle et ces conversations incessantes commençaient à me fatiguer, seulement je ne voyais pas d’échappatoire. Râler avec mes collègues étaient la seule chose qui me permettait de me délester de cette relation de plus en plus pesante.

Mon corps était tendu, surtout au niveau des trapèzes, je dormais peu, je buvais beaucoup de café, mon ventre était noué, le stress faisait partie de mon quotidien…

Et puis il y a eu un événement déclencheur. Un jour, après divers échanges avec mon patron et mes collègues, je me suis rassise à mon bureau avec une impression étrange… « Est-ce que je suis folle ? Je rêve ou quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? ». Je me sentais perdre pied, plus rien n’avait de sens, je me demandais réellement si j’étais folle. Afin de me rassurer, j’ai consulté une personne de confiance. La thérapeute est formelle, je ne suis pas folle, par contre il y a un certain nombre de comportements inadaptés qui ont lieu dans cette entreprise. Me voilà tranquillisée, seulement comment faire maintenant ?

Le processus à duré plusieurs mois. Pour mettre du sens dans ma vie, je me suis lancée corps & âme dans la création d’une association aux objectifs aussi ambitieux que passionnants et difficiles à mettre en œuvre. Il s’agissait de créer un réseau social regroupant des projets et des initiatives réussies en lien avec l’environnement et le social partout dans le monde. Mue d’une énergie incroyable, dormant 5h par nuit, j’allais de conférences en conférences à la recherche de projets, d’idées, de rencontres, de soutien… Et puis croisent mon chemin les questions d’éducation et de communication…

Dans cette période intense, je ne cessais de m’interroger « Pourquoi est-ce si difficile de communiquer entre nous alors que nous travaillons dans une agence de communication ? ».  

Mon chemin a alors rencontré la Méthode ESPERE. Découverte ou évidence, c’est mon chemin, je le sens. L’association est une (bonne) excuse, je me mobilise pour quitter ce CDI en rupture conventionnelle. Je ne connaissais pas encore la symbolisation, mais je savais que si je partais avec cette colère en moi je risquais de la retrouver plus tard et il en était hors de question. Par pur hasard (vraiment ?), un jeu se met en place entre moi et la responsable des ressources humaines que je n’appréciais pas plus que cela. Le principe était simple, chaque jour pendant une semaine je lui envoie l’image d’un cœur par mail. Un cœur différent à chaque fois. J’ai fais cela pendant 7 jours, durant ma dernière semaine.

Avril 2011, je participe à un stage dont le titre me parle : « Communiquer pour mieux vivre ».

Première grande révélation pour moi « Nous sommes tous co-auteurs de nos relations » !!!!

C’est ENORME !!!

Les choses se bousculent à l’intérieur… Moi qui étais persuadée que mon ancien patron était entièrement responsable de nos conflits, je me rends compte que j’ai coopéré à cela et que je suis responsable au moins autant que lui de ce qui s’est passé !

La présentation du Système SAPPE m’interpelle, attentive, je réalise pas à pas comment la relation a dégénéré. Comment les mots, les regards, les attitudes que j’ai pu avoir ont alimenté et envenimé la situation.

Quel gâchis ! Si j’avais su tout cela avant, il me semble que j’aurai essayé de changer les choses plutôt que de persister dans la victimisation.

Avec le recul, je crois que c’est cela qui m’a donné l’envie de poursuivre et d’apprendre comment faire pour être en relation avec les autres en restant moi-même tout en les respectant. J’ai eu l’espoir de trouver dans cette méthode les outils dont j’avais besoin pour vivre ma vie telle que je le voulais véritablement. Je souhaite m’épanouir et grandir dans mes relations et cesser de me sentir impuissante devant la souffrance. Retrouver une énergie de vie et une confiance en l’avenir que la pratique du système SAPPE depuis ma naissance a abîmé.

Sans emploi, des projets plein la tête, je me suis laissée bousculer par l’apprentissage de la Méthode ESPERE. Ce que j’ai trouvé admirable et profond dans cette méthode est la capacité de l’inconscient à guider l’enseignement. Dans un premier temps, la mise en mots permet répondre à notre besoin intellectuel de poser des concepts, d’analyser une situation et de l’expliquer pourquoi pas. C’est une étape importante qui permet d’énoncer ce qui parfois n’a jamais été dit et qui peut alors provoquer des maux.

Seulement, la force de la Méthode ESPERE est qu’elle utilise la visualisation. Ne pas se contenter de parler et utiliser des objets permet non seulement de ne pas s’embarquer dans les méandres de son cinéma intérieur et surtout présente l’avantage de parler directement à l’inconscient. Ainsi, au-delà des mots les objets parlent d’eux-mêmes. L’information chemine et permet alors de s’entendre véritablement en laissant la place à des prises de conscience.

Se former à la Méthode ESPERE s’est rapidement transformé pour moi en un engagement envers moi-même d’OSER, « d’avoir le courage d’être soi » comme le dit si bien Jacques Salomé. Oser… c’est en cheminant que ma carapace a été mise à jour. Clé de voute de mon cheminement en Méthode ESPERE, j’ai accepté d’aller voir ce que je cachais sous mon armure. Le problème fut de savoir par quoi commencer, car j’y avais enfermé depuis tellement longtemps tellement de choses que je me sentais anéantie par l’ampleur de la tâche et la crainte de ne jamais sortir de ce marasme.

Cette patiente exploration intérieure m’a permis non pas de comprendre, mais bien d’entendre ce qui se passait en moi, d’entrer à l’écoute de qui j’étais. J’ai eu l’impression de faire la connaissance de moi-même. Pendant de très nombreux mois, vivre des émotions fréquentes et intenses était une véritable nouveauté pour moi qui pendant tant d’années avait appris à contrôler mes émotions, à les enfouir. Je sortais enfin de la banalisation de ma souffrance et j’apprends encore aujourd’hui à la reconnaitre à sa juste intensité.

Plusieurs années plus tard, me voilà formatrice en communication relationnelle, car ce trésor que j’ai découvert j’ai à cœur de le transmettre !

Gaëlle Dupont

logo-croisee-des-blogs100 Cet article fait partie de l’événement du mois d’À la croisée des blogs. Pour en savoir plus :
sur l’événement : Histoires de relations – A la Croisée des Blogs – mars 2015
sur le responsable de l’événement :  Réussir ses relations
sur le site organisateur : DeveloppementPersonnel.org