tendre-loreilleQue se passe-t-il lorsque vous tendez l’oreille… quelques secondes… pour écouter…. ce qui se passe autour de vous ?

C’est surprenant, hein de se rendre compte tout d’un coup de tous ces sons qui vous entourent sans même que vous vous en rendiez compte avant ?

Et qu’en est-il dans vos relations, prenez-vous le temps de tendre l’oreille parfois ?

Entendre les mots de l’autre, oui (à moins d’avoir des problèmes de surdités), mais écouter vraiment … attentivement… comme si vous pouviez prendre le temps d’écouter… un peu plus que juste ce que vous avez l’habitude d’entendre… vous savez, c’est ce petit son de voix différent que l’on entend quand une personne dit « oui ça va » et on sent bien que ce n’est pas tout à fait vrai. Comme si cette personne ne voulait pas dire ce qu’elle ressent vraiment, seulement elle a envie que vous l’entendiez… prenez-vous le temps de l’écouter ?

Les chiffres varient selon les études, en tout cas nous savons maintenant que 80% de la communication passe par le non verbal et il ne reste que 20% pour les mots.

Écouter les mots, oui parce qu’ils ont un sens, et aussi écouter la manière dont ils sont dits.

Qu’est-ce que ça veut dire écouter l’autre ?

Il existe plusieurs formes d’écoutes, celle que je vous suggère ici, dans un objectif de vivre des relations saines et harmonieuses, c’est une écoute attentive du monde de l’autre. Le but n’est pas que vous puissiez comprendre l’autre, il s’agit de lui permettre de s’entendre lui, dans ce qu’il dit, dans la manière avec lequel il le dit…

Lorsque j’essaie (avec toute la bienveillance qui m’habite) de comprendre l’autre, en fait, je tente d’appliquer mes propres filtres, mes propres apprentissages, sur le vécu de l’autre. Et bien souvent cela ne colle pas, n’est pas ?

Eh oui, vous donnez des conseils super et l’autre ne les prend pas ! Quel gâchis !

Pourquoi ?

Probablement parce que la personne n’a pas besoin de vos conseils, elle surement davantage besoin d’être entendue pour ce qu’elle est, dans son monde, dans ses résistances, dans ses peurs, dans ses joies…. Sans jugement, juste être entendue. Comme si vous alliez rejoindre l’autre dans sa bulle.

Il est très fréquent de vouloir apporter de la joie à une personne triste… Et si elle avait besoin d’être triste et d’être accueillie dans cette émotion… juste là… et lui permettre, à son rythme de passer à autre chose ?

Il peut être désarmant de faire face à une personne, une situation, en se sentant impuissant. En général, la meilleure solution c’est de l’accepter et d’écouter… Qu’est-ce qui se passe là pour toi ?

Si je reprends mon exemple de la personne qui dit « oui ça va » avec une voix mitigée. Soit vous passez à autre chose (comme si de rien n’était, c’est une réponse automatique de toute façon), soit vous pouvez lui faire remarquer « c’est un ça va tristounet ça, non ? ». Libre à la personne alors d’en dire davantage ou de passer à autre chose.

Être attentif à l’autre, c’est se montrer curieux de comment il vit dans son monde. Par exemple un enfant qui a eu 8/20 à un devoir à l’école, vous pouvez lui dire « ben va falloir faire mieux la prochaine fois », ou lui demander « Qu’en penses-tu ? » « Comment le vis-tu ? ». Ces dernières questions, permettent de laisser le champ libre à l’expression de l’enfant qui se sentira probablement plus en confiance d’exprimer ce qui s’est passé pour lui. Si par la qualité de votre écoute, l’enfant convient par lui-même qu’il aurait fallu plus de travail en amont, il saura comment faire la prochaine fois pour avoir une note plus élevée. Si vous lui imposez, cela peut créer de la résistance et du non-travail. Et en même temps, écouter une personne en ayant la ferme intention de lui faire entendre ce que vous vous voulez, cela ne fonctionnera pas non plus.

Écouter, c’est être dans l’accueil de ce qui vient de l’autre, comme une curiosité naïve. Si vous restez centré sur ce que vit la personne, ce qu’elle ressent, ce qu’elle se dit, vous ouvrez la porte à une relation de confiance.

Quand une personne est dans la plainte, les redites, la victimisation… je vous conseille de ne pas vous laisser envahir par cela et soit de le lui faire remarquer (il est possible qu’elle ne s’en rende pas compte), soit de lui exprimer que ce genre de discours ne vous intéresse pas, ou passez votre chemin.

Écouter une personne c’est aussi respecter l’intimité de l’autre. Je ne cherche pas à chercher des informations que l’autre visiblement ne souhaite pas partager. Et rester à l’écoute de vos propres seuils d’indiscrétions. Suis-je encore capable de rester dans le non-jugement sur ce sujet-là ?

S’offrir quelques moments d’écoute véritable entre amis, en couple, en famille… est un beau cadeau que vous pouvez vous faire.

Si vous avez des interrogations, je me ferai un plaisir de répondre à vos commentaires.

Gaëlle Dupont