Faites-vous partie des parents qui :
– se plient en 4 pour leurs enfants et s’en veulent quand cela ne va pas ?
– regardent les autres parents en les trouvant tellement merveilleux, eux ?
– ont l’impression qu’ils pourraient faire mieux, plus encore et encore (et qui s’endorment éreinter en fin de journée) ?
– cherche à correspondre à une image du parent idéal ?
N’est-ce pas naturel de vouloir le meilleur pour ses enfants ?
Si bien sûr !
La vraie question est c’est quoi « le meilleur » pour vos enfants à vous ?
I – Moi, parent parfait
Des générations entières ont grandi au rythme de contes de fées qui se terminent par « ils se marièrent, eurent beaucoup d’enfants et vécurent heureux jusqu’à la fin de leur vie », aujourd’hui ça change un peu.
Mais qu’est-ce que signifie cette phrase répétée inlassablement à la fin de l’histoire ?
Que les épreuves de la vie se déroulent avant le mariage et qu’une fois que les enfants sont là tout va bien, pour le mieux dans le meilleur des mondes ?
Offrez-vous un instant d’authenticité avec vous-même…. est-ce qu’une partie de vous (même infime) croit qu’être parent est une chose merveilleuse à chaque instant et que si vous rencontrez des difficultés c’est que vous faites quelque chose de mal ?
Soyez sincère avec vous-même….
Dans la famille parfaite, je demande la maman, le papa, le fils, la fille, le grand-père, la grand-mère, la femme, le mari, le professionnel….
Qui n’a pas rêvé un jour de vivre une vie « parfaite » ?
Dans notre société de l’image retravaillée, nous naviguons au grè des contes de fées, des comédies romantiques, des films à super héros, des images de magazines et autres présentations tronquées de la réalité.
Comment savoir quel parent être ? Qu’est-ce qui est bien ? c’est quoi les repères ?
En effet, il n’y a pas d’école pour devenir parents, on apprend par l’expérience, par les échanges avec les amis, et surtout par rapport à l’éducation que nous avons reçue. Tous les parents du monde font COMME ILS PEUVENT avec qui ils sont !
Beaucoup d’entre eux aspirent, plus ou moins secrètement, à donner une bonne image de parent, à faire de leurs enfants de « bons » enfants… et si l’intention est louable les conséquences sont parfois désastreuses…
Que se passe-t-il si votre enfant ne correspond pas à l’image que vous auriez de donner ? S’il est nul en maths et que vous êtes ingénieur, à quoi ça rime ?!
Un de vos enfants est malade, l’autre s’est réveillé 3 fois cette nuit, vous avez un rendez-vous pro le matin… et tout va bien n’est-ce pas ? Vous êtes en pleine forme !
Encore aujourd’hui, je n’ai pas levé le mystère sur une chose… qu’est-ce qui fait qu’il est facile de râler à propos de la météo, des transports, de la politique et tout autre sujet passionnant, mais quand il s’agit du rôle de parent ou de conjoint… tout va bien (même si c’est le déluge à la maison) ? TOUT VA BIEN, JE GÈRE !
Qu’est-ce qui fait que les personnes ne disent pas ce qui est difficile à vivre pour eux dans leur vie ? C’est honteux ?
Qui a dit qu’être parent c’était facile ? C’est quand même étonnant….
Merci Florence Foresti pour sortir un peu des images lissées du parent que l’on doit être.
II – Quel parent voulez-vous être ?
Allons un peu plus loin, parce qu’il y a le parent que vous donnez à voir à l’extérieur et celui que vous voulez être.
Quel est le parent que vous voulez donner à voir ?
Prenez le temps de vous poser la question… Qu’est-ce que vous voudriez que les gens pensent de vous en tant que parent ? Quelle image voulez-vous donner (consciemment ou inconsciemment) ?
Quel est le parent que vous souhaitez être ?
Vraiment…. réfléchissez-y.
Est-ce que vous y arrivez ?
Et maintenant, demandez-vous : De quel type parent mes enfants ont-ils besoin pour bien grandir ?
Prenez le temps d’y réfléchir pour de vrai…
Est-ce que cela correspond ou est-ce qu’il y a des décalages ?
C’est étonnant comme parfois se mettre de l’autre côté de la relation éclaire sur l’attitude la plus adaptée à avoir.
Pensez-vous que vos enfants ont plus besoin de l’image d’un parent parfait ou de stabilité émotionnelle ?
Dans la mesure où les enfants apprennent par mimétisme, est-ce plus utile pour eux d’apprendre à reproduire un comportement qui consiste à ne pas montrer ses difficultés et ses émotions, ou au contraire d’apprendre comment faire quand une émotion se présente ou quand la vie les bouscule ?
La réponse peut sembler évidente et pourtant de nombreux parents nient aller mal quand leurs enfants leur demande « ça va maman ? » « Oui, oui très bien mon chéri » (en essuyant ses larmes).
Quel est l’apprentissage pour l’enfant à ce moment-là ? Que quand on est triste, il ne faut pas le montrer, on ne peut pas en parler, les adultes ça pleurent pas….. qu’il n’est pas suffisamment digne de confiance pour que sa maman lui parle de sa tristesse…. pas facile de savoir ce qui se passe dans la tête d’un enfant.
Qu’est-ce qui empêche de répondre « Là je me sens triste, pour telle raison (avec des mots simples), je sais que ça ira mieux tout à l’heure, là j’ai juste besoin de laisser aller ma tristesse » ? Quel est l’apprentissage pour l’enfant à ce moment-là ? Qu’il est possible de reconnaître son émotion, que ça va passer, qu’une émotion ça s’écoute, que c’est normal de pleurer parfois… qui sait ce qui se passe dans la tête d’un enfant.
Si vous prenez conscience que chacun de vos comportements est porteur d’un message et d’un apprentissage pour vos enfants, il vous sera peut-être plus facile de trouver un équilibre entre votre désir d’être un parent « parfait » et celui de répondre au mieux à ce dont vos enfants ont besoin à un instant précis.
Si l’image du parent « parfait » est très importante pour vous, vous pouvez y renoncer avec ce rituel simple et puissant :
sur une feuille, notez, dessinez, collez toutes les choses qui sont en lien avec la famille parfaite, le couple parfait, le parent parfait… tout ce à quoi une partie de vous rêve comme un enfant qui croit aux contes de fées.
Et puis, laissez-le afficher un temps quelque part (dans votre intimité) de manière à le voir régulièrement.
Au bout d’un moment, vous n’aurez plus envie de cela… alors remerciez cette image de la perfection, et renoncez-y en la brulant. prenez le temps de sentir ce que ça change pour vous quand vous êtes libéré de cela.
Et puis, si vous en ressentez le besoin, faites vous une image ou autres qui représentent le parent que vous êtes dans vos forces et vos faiblesses.
III – Quand les enfants révèlent à leurs parents qui ils sont vraiment ?
Que vous le vouliez ou non, les enfants s’inscrivent dans une lignée familiale, pas toujours connue, des fois adoptive, mais il y a toujours une filiation et une transmission générationnelle. Lorsque vous devenez parent, vous restez l’enfant de vos parents. Génétiquement, psychologiquement, vous êtes porteurs d’informations liées à votre famille, et vos enfants aussi perpétuent le mouvement.
Ainsi, quelle que soit votre histoire, des liens générationnels persistent.
Tout comme il y a un magnifique phénomène miroir dans les relations de couple, où l’un vient refléter les blessures de l’autre ; les enfants ont cette capacité merveilleuse à venir réveiller des blessures enfouies chez leurs parents.
Et comme « la vérité sort de la bouche des enfants », certaines situations peuvent devenir très confrontantes pour des parents. En effet, un parent qui lutte depuis des années contre son histoire, contre une certaine image familiale, et qu’un enfant vienne bouleverser tout cela… souvent inconsciemment, cela peut confronter fortement des valeurs, des fonctionnements… et en même temps c’est là.
Devenir parent, c’est beaucoup plus vaste que l’échelle individuelle. Toutes les thérapies systémiques, psychanalytique, familiales, transgénérationnelles… sont là pour témoigner de l’importance de l’histoire familiale dans la construction psychique d’un être.
Ainsi, en acceptant qui vous êtes, d’où vous venez et où vous voulez aller, vous permettez aussi à vos enfants de s’inscrire dans cette lignée familiale.
Le type d’éducation est souvent une reproduction du schéma familial, ou son opposé, ce qui revient à faire « par rapport à » ce que vous avez reçu. Pour faire complètement autrement, à votre sauce, cela demande d’avoir vraiment intégré ce qui vous a été transmis ou pas, d’avoir guéri vos plus grandes blessures et d’avoir pris suffisamment de distance pour ne plus faire « par rapport à » (consciemment et inconsciemment).
Et puis, ce qui fait votre richesse et votre spécificité de parent ce sont justement vos ressources, vos expériences, votre histoire, vos blessures, vos valeurs, vos choix de vie, vos passions… tout ce qui fait qui vous êtes aujourd’hui et que vous continuer à explorer jour après jour. C’est tout cela que vous transmettez à vos enfants.
Ainsi, vous pouvez vous comparer aux autres parents, mais comment voulez-vous que la balance soit équilibrée ? Il y a trop de données en jeu ! Et puis, qu’est-ce que vous savez de cette maman qui semble parfaite… Comment elle le vit, elle ? Peut-être a-t-elle sacrifié sa carrière pour s’occuper de ses enfants ? Peut-être qu’elle donne le change, mais qu’au fond d’elle-même elle n’arrive pas à prendre de plaisir dans son rôle de maman « qui doit » ?
Alors….
IV – Comment être le parent parfait pour vous et vos enfants ?
Et si vous étiez déjà le parent idéal pour vos enfants ?
Si vous êtes attentifs à ce genre de chose, vous avez dû remarquer que les personnes qui vous donnent envie, celles que vous suivez, qui vous intéressent, sont celles qui dévoilent leurs difficultés et témoignent de comment elles les ont surmontés, celles qui ont accepté leur vulnérabilité… pour faire simple, des personnes plus ou moins cabossées par la vie et qui ont su y trouver leur chemin, dépasser leur difficulté.
Je crois que vos enfants ont besoin de la même chose… c’est-à-dire d’être inspiré par son père, sa mère pour accepté ce qui est et apprendre à faire avec, à surmonter les épreuves de la vie.
Ainsi, pour moi, le parent idéal est celui qui montre un chemin, non pas comme une vérité absolue mais comme une voie possible d’avancer dans la vie au gré des événements. Parfois, ça bloque et vous vous embourbez ; et parfois vous surfez sur la vie avec une facilité déconcertante. La question est … Comment vous gérez ces différentes situations et par conséquent qu’est-ce que vos enfants peuvent en apprendre ?
Vous vous effondrez à la moindre difficulté ? Vous savez vous remettre en question ? Vous reconnaissez vos émotions ou vous restez dans le déni ? Vous saisissez chaque occasion pour apprendre et vous améliorer ? Vous prenez vos responsabilités ou vous avez tendance à accuser les autres pour vos problèmes ?
La plupart des parents se montrent d’une patience infinie pendant les stades d’apprentissage de leurs enfants… pour apprendre à marcher, à mettre ses vêtements, à faire ses lacets, à lire…
Et vous, quelle indulgence vous offrez-vous pour l’apprentissage de la parentalité ? A l’arrivée d’un enfant, quand il rentre à l’école, au début de l’adolescence…. chaque stade demande aux parents de réapprendre une façon d’être, c’est normal de ne pas réussir du premier coup !
Il me semble qu’être parent c’est autant apprendre à se connaître soi que d’élever ses enfants. Dans la mesure où vous acceptez de faire des erreurs et d’apprendre à faire mieux ensuite… vous êtes le parent idéal pour vos enfants non ?
Laissez-moi vos remarques et commentaires !
Gaëlle Dupont
Bonsoir Gaelle,
Je suis complètement d’accord avec toi. Etre parent est une belle opportunité pour apprendre ou continuer à apprendre à se connaitre car c’est confrontant. Les enfants sont des miroirs et nous renvoient à l’enfant que nous étions – que nous sommes encore 😉
Bonne soirée
Oui, je me reconnais dans certains propos : être parent est le métier le plus ardu et en même temps le plus riche…Après m’être confrontée à une expérience longue (2 ans) dont j’étais la seule à tenir mon bout de relation, j’ai appris à investir mon bout de relation Et uniquement mon bout, par là même à mieux me connaitre et aussi à Donner de l’amour à un enfant quelque soit la décision qu’il a décidée de prendre pour sa propre vie.