Dans cet article, mon objectif est de vous permettre d’apprendre à ne pas juger trop vite, de se souvenir que ce qui semble évident au premier abord n’est pas forcément ce qui se passe véritablement.
A travers une histoire, apprendre à s’ouvrir à autre chose et constater qu’en une seconde… tout change.
Par la lecture de cette histoire, je vous invite à vous posez les questions suivantes :
> Est-ce que j’ai l’habitude de juger une situation juste par ce que je vois ? 
> Est-ce que je ne tire pas mes conclusions un peu trop vite parfois ? 
> Est-ce que je suis prêt(e) à entendre véritablement ce qui se passe pour l’autre ?

Il était une fois …

… un matin dans le métro de New York.
Les gens étaient assis, lisant leur journal, perdus dans leurs pensées ou les yeux fermés. Tout était calme, paisible, quand un homme et ses enfants montèrent. Les enfants étaient si bruyants, si turbulents que l’atmosphère changea instantanément. 
L’homme qui les accompagnait était s’assit à côté de moi et ferma les yeux. Les enfants criaient d’un bout à l’autre du wagon, jetaient des objets, attrapaient les journaux des passagers ; ils gênaient tout le monde. Pourtant l’homme assis à coté de moi ne disait rien. Comment pouvait-il rester indifférent et laisser ses enfants courir ainsi sans rien faire, sans même se sentir concerné ? 
Finalement, avec ce que je pensais être une retenue et une patience extraordinaires, je me retournai vers l’homme et lui dit : « Monsieur, vos enfants dérangent vraiment tout le monde. Peut-être pourriez-vous les reprendre un peu en main? ». L’homme leva les yeux, comme s’il prenait tout à coup conscience de la situation, et me répondit doucement :  » Vous avez sans doute raison. Je suppose que je devrais faire quelque chose. Nous sortons de l’hôpital, leur mère vient de mourir il y a une heure à peine et je ne sais pas comment réagir. Je crois qu’eux non plus, d’ailleurs ». 
Pouvez-vous imaginer ce que j’ai ressenti ? Soudain, je voyais les choses sous un autre angle, je résonnais différemment. Mon irritation disparut. J’éprouvais une immense peine et répondis : « Votre femme vient de mourir ? Je suis désolé. Est-ce que je peux vous aider ? Voulez-vous discuter un moment ? ». 
En un instant tout avait basculé. 

Ce qui me touche dans cette histoire

Il est facile d’imaginer que c’est l’histoire de cet homme récemment veuf qui me touche. Et bien non !
Ce qui me touche le plus est la capacité du passager agacé à changer en une seconde son comportement et son ressentit intérieur pour se mettre au service d’un homme visiblement dépassé par les événements.
Cela me rappelle à quel point nous avons tendance à rester focaliser sur nous-même, nos ressentis, en oubliant qu’il se passe peut-être quelque chose de plus important pour notre voisin et que nous pouvons juste lui tendre la main.
Alors oui, j’écris beaucoup sur le fait que la première chose à écouter est votre ressentit… et je le maintiens. Seulement, il n’y a pas d’absolu, et savoir rejoindre l’autre là où il est, est d’une importance capitale.
Attention, je ne vous parle pas de comprendre l’autre ou de ressentir son émotion ou tout autre chose proche de la projection… Non, non, je vous parle d’aller à sa rencontre, là où il est. De le laisser vous raconter ce qu’il vit et de vous montrer curieux de sa réalité à lui.
En faisant cela, le voyageur agacé a quitté son émotion d’agacement pour aller au contact, ce n’est pas de l’empathie, c’est de la sensibilité à l’autre et c’est magnifique.

Comment ça marche ? 

Notre cerveau fonctionne de telle manière qu’il va se focaliser sur ce qu’il connait déjà pour donner du sens à ce qui se passe. Ce qui est le plus probable ou le plus habituel pour vous par rapport à votre expérience, à ce que vous savez… orientera directement votre lecture « instinctive » du monde qui vous entoure.
Cela demande un effort de prendre du recul et de se poser la question… n’y a-t-il pas d’autres explications possibles que celle qui me vient automatiquement pour justifier ce qui se passe ?
Et pourtant, dans de nombreuses situations ce que nous imaginons est très éloigné de ce qui se passe vraiment pour l’autre.
Face à une personne mutique qui ne nous parle pas, on peut imaginer avoir dit ou fait quelque chose de « mal » et que cette personne nous « punit » par son silence. Alors qu’en fait, elle s’interroge sur un sujet qui la préoccupe sans aucun lien avec nous.
Gardez en tête qu’une personne en colère (et encore plus un enfant) est une personne qui souffre quelque part en elle et qui se protège avec des cris, comme si c’était leur bouclier. Un jeune enfant en colère (une vraie colère.. pas de la comédie..quoique) a davantage besoin de sentir une présence rassurante qui met du sens sur ce qu’il vit, plutôt que de se retrouver seul dans une pièce avec son émotion qu’il ne sait pas gérer…

L’appliquer au quotidien : 

Pour tirer profit de cette histoire, deux attitudes sont possibles :
  1. Changer votre façon de « juger » les autres et apprenez à poser une ou deux questions pour vous ouvrir à sa réalité
  2. Si vous avez des comportements que vous n’aimez pas, observez ce qui les déclenchent, et trouvez au moins trois autres façons, trois autres attitudes que vous pourriez adopter face à cette même situation. 
Si vous voulez des changements significatifs dans votre vie et dans vos relations, il est nécessaire de changer votre vision du monde, les représentations que vous en avez.
Cette histoire est extraite du livre de Stephen R. Covey, Les 7 habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent (p48)
Gaëlle DUPONT