Votre enfant vous dit « non » à tout bout de champ et vous ne savez plus quoi faire ?

Quoique vous disiez vous sentez que cela ne va pas et votre ados se rebelle ?

Vous avez beau répéter 100 fois les mêmes choses cela ne change rien ?

Un enfant qui dit « non », qui ne veut pas, qui refuse, qui claque la porte de colère… que faire ?

Il est normal de se sentir désemparé parfois dans ce genre de situation et de penser que « vous faites tout pour lui et il n’est pas content ». De nombreux parents ont l’impression de « mal faire » quand leurs enfants ont ce genre de comportement.

Quelle est la bonne attitude à adopter… être plus sévère ou laisser faire ?

Revenons un peu en arrière pour éclairer les mécanismes en place.

Tout d’abord, un enfant qui refuse quand il a 2 ans, n’exprime pas la même chose qu’un adolescent de 15 ans !

Comme dans toute relation et encore plus dans ce genre de situation, il est possible que votre façon d’être et de parler ait généré cette opposition ; il est aussi possible que ce soit l’enfant ou l’adolescent qui n’arrive à pas exprimer autrement ce qu’il éprouve… rejeter la demande est la seule solution qu’il trouve à ce moment-là.

Quoi changer dans mon comportement ?

Évitez de donner des ordres, faites des demandes claires, des propositions

La première chose à faire est d’éviter toutes les injonctions « fait ceci », « viens ici », « touche pas à ça », « pense à cela », « il faut que », « tu dois »… et tout ce qui s’apparente à des ordres.

Pourquoi ?

Parce que cette façon de communiquer entraine 3 types de réactions chez l’autre : l’opposition, la soumission ou la fuite.

Voulez-vous des enfants soumis ou des enfants responsables capables de décider par eux-mêmes ?

En leur donnant des ordres en permanence pour se lever, s’habiller, se préparer… (même si l’intention est le plus souvent excellente et bienveillante) vous leur demander de se soumettre à vous… parfois ça passe, mais parfois ça ne va pas du tout et l’enfant fait semblant de ne pas entendre ou s’oppose fermement.

Vous permettez-vous plus de choses avec vos enfants qu’avec d’autres adultes ?

Si vous êtes attentif à la façon dont vous vous adressez à vos enfants :

  • aimeriez-vous que quelqu’un vous parle de cette manière (« mange ! », « tiens-toi droite ! », « dépêche-toi … »..) ?
  • Oseriez-vous vous exprimer comme cela avec un collègue ?

Il est probable que non ! Et pourtant c’est ce que font de nombreux parents, en voulant bien faire, avec leurs enfants. Ces derniers ne sont pas des objets que l’on fait grandir et qui doivent obéir à leurs parents. Parlez à vos enfants comme vous aimeriez qu’on vous parle, en prenant l’autre vraiment en considération. Le vocabulaire est différent, l’intention est identique, voire même encore plus attentive pour les enfants qui sont en pleine construction.

Exemple : « mets tes chaussures ». « NOON ».

Quand un enfant de 2 ans refuse de mettre ses chaussures, en général ce n’est pas les chaussures qu’il refuse. Il est en plein apprentissage de son individualité, de qui il est, lui, différent de ses parents. En lui imposant quelque chose, vous lui refusez la possibilité d’être lui-même, et vous ne stimulez pas son cerveau. Ici, le « non » exprime « j’ai le droit d’exister ».

Une solution : rendre actif votre enfant. Impliquez-le dans ce qui se passe. « Quand on va dehors, qu’est-ce qu’il faut mettre ? », « Pour aller jouer dans le jardin tu veux mettre tes bottes ou tes chaussures ? »…

J’entends déjà les réflexions « Oui, mais ça va plus vite de dire ’mets tes chaussures ‘ », si l’enfant se soumet, oui probablement. Mais pas s’il s’oppose que commence d’infernales négociations, cris… Et sur le long terme ça donne quoi ?

Montrez l’exemple

La deuxième chose que vous pouvez faire est d’être très attentif à l’exemple que vous donnez à vos enfants. En effet, les enfants apprennent plus par mimétisme que par ce qu’on leur dit de faire.

Si vous demandez à votre enfant de ranger sa chambre et que le salon est jonché de vos affaires…  il y a un manque de cohérence entre la demande et l’exemple que vous donnez de vous.

Vous lui demandez de finir ses brocolis, alors que vous avez soigneusement évité de vous en servir…

Les enfants sont très observateurs et le langage non-verbal est celui qui transmet le plus de messages.

Avant de reprocher à votre enfant, demandez-vous quel exemple donnez-vous sur ce sujet-là ?

Comment savoir ce qui se passe pour lui ?

Chaque comportement est un langage

Un enfant qui se « rebelle » dit quelque chose d’important pour lui et il ne sait pas le dire autrement.

Bien sûr un enfant de 3 ans qui dit non et un ados qui dit non…. Ce n’est pas la même chose.

Quand le premier expérimente, teste et apprend à se différencier de ses parents avec sa pensée propre, l’autre exprime probablement autre chose… un besoin non satisfait (écoute, intimité…).

De nombreux parents ne « voient pas » leurs enfants grandir et s’étonnent devant « la désobéissance ». Un ados a d’autres besoins que le plus jeune. Ne croyez pas qu’il a moins besoin de vous. Il a juste besoin de sortir de la relation de soin, et de se construire dans une relation qui va vers adulte à adulte. Faire ses choix, quel sens de la vie, et qu’elle est ma place….

On sort de « maman j’arrive pas à m’attacher mon manteau » à « je me sens perdu entre mes copains, les cours que je trouve chiant et les choix d’orientation que je dois faire, et c’est la looze d’en parler aux parents, pourtant… qu’est-ce que j’en ai besoin ! Mais ils ne m’écoutent pas il ne me demande que mes notes et si j’ai bien travaillé. Moi ça je m’en contre-fiche ! ». Alors oui votre ados se rebelle quand vous lui demandez s’il a pensé à son sac de sport ! De quoi je me mêle !

La meilleure façon d’aborder ce genre de situation est de sortir du « il fait ça contre moi » et d’entendre que son comportement est une façon de dire quelque chose d’important pour lui. Ainsi, vous pouvez entrer en relation avec ce qui est important pour l’enfant et non pas de « l’objet » de l’opposition (les chaussures, les devoirs…), écouter derrière ce qui se passe.

Écouter un enfant

La première chose à faire pour écouter une personne est de se rapprocher de son monde à elle. Pour les petits, se mettre à leur niveau. Pour les ados s’intéresser à la musique qu’ils écoutent, leurs façons de se tenir, de parler.

Si votre ados de 15 ans vous dit que « les maths c’est nul », commencez par être d’accord (au lieu de laisser parler votre peur qu’il échoue son année scolaire), puis en en parlant découvrir ce qui fait qu’il pense cela et comment cela peut être différent.

Si votre enfant de 5 ans vous parle de son imaginaire… naviguer dedans avec lui au lieu de le ramener dans la « réalité » (qui est la vôtre, pas la sienne).

Être à l’écoute, c’est aller à la rencontre du monde de l’autre, et lui permettre d’y voir plus clair dans son monde à lui. Lui donner à voir une autre vision des choses.

Vous pouvez bannir la question « Pourquoi tu fais ceci ou cela ? », la réponse sera fabriquée et peu en lien avec ce qui se passe vraiment, cela oblige à poser un raisonnement sur une réaction émotionnelle, inutile. Optez pour une formulation « Qu’est-ce qui fait que… ? », « Que se passe-t-il pour toi quand… ? », la réponse sera plus pertinente.

D’autre part, écouter demande d’être disponible (même quelques instants) et d’accepter tout ce qui est dit sans jugement ni réaction défensive de votre part ; cela implique d’accepter ce que l’autre vit (même si cela vous heurte). Écoutez, puis discutez, échangez.

Vous est-il possible d’entendre que « vous êtes trop sur le dos » de votre enfant ? Êtes-vous prêt à le laisser vivre des expériences sans que vous soyez « juste derrière » pour le protéger ?

Je ne dis pas que c’est simple. Cela demande d’accepter de faire des erreurs, de se remettre en question, de la patience… En vous connectant à ce que vous souhaitez de meilleur pour votre enfant, vous trouverez les ressources pour le laisser expérimenter, lui expliquer, l’écouter… sans l’enfermer, en le laissant découvrir sa propre liberté d’être.

guide-indispensable_couvOKJe vous souhaite une belle observation de ce qui se passe pour vous dans ces moments-là, et n’oubliez pas de télécharger votre guide indispensable dans lequel vous trouverez de nombreux conseils et astuces pour avancer.

Gaëlle Dupont