Nous courrons partout, nous menons nos vies d’adultes du mieux que nous pouvons, nous avons toutes sortes de responsabilités… Et quelque part au fond de nous un enfant attend.

Dans tout ce tumulte de la vie quotidienne, nous sur-réagissons parfois en criant un peu plus fort que nécessaire, en nous énervant inutilement, en nous sentant triste pour une raison inconnue….

Et si tout cela n’était qu’une manière de se faire croire que nous sommes des adultes sérieux et responsables… Alors qu’on fond de nous un enfant attend.

Lorsque nous réagissons de façon excessive et que l’émotion semble disproportionnée, c’est que l’enfant en nous est touché. Par un phénomène de résonance émotionnelle, la situation réveille la blessure de cet enfant intérieur. Dans le passé, j’ai eu peur, j’ai eu honte, j’ai été triste, en colère et j’ai fait comme j’ai pu pour m’en sortir. Aujourd’hui, adulte, j’ai les moyens de faire face aux mêmes situations et pourtant je ressens cette tension intérieure qui me bouscule et qui m’emporte dans une tempête émotionnelle. Késako ?

Quand un enfant vit une situation « qui le dépasse », il y fait face avec ses ressources disponibles à cet instant donné. Parfois, cela laisse des traces et la blessure reste ouverte. La vie continue et l’enfant oublie, mais pas sa mémoire émotionnelle. Une fois adulte, notre mémoire émotionnelle tisse des liens entre le passé et le présent pour permettre de réparer toutes ces blessures encore ouvertes. Et c’est pour cela que, sans le comprendre, il nous arrive d’avoir des émotions, des réactions qui nous surprennent et que nous avons du mal à contrôler.

Pour apaiser cela, observons les scénarios que nous rejouons et apprenons à reconnaitre cette part de nous qui souffre quelque part. Sans juger, nous pouvons l’aimer et lui reconnaître son grand désir de vouloir guérir en faisant signe de cette manière.

Comme nous ne pouvons pas changer notre enfance, la meilleure façon d’avancer est d’accepter cette émotion et ce qu’elle raconte de notre histoire. En faisant cela, nous permettons à l’énergie cristallisée depuis des années de se libérer et à la blessure de cicatriser progressivement.

Nous pouvons également prendre soin de cet enfant. En fonction de ce qui nous fait du bien, souvenons-nous de ce que nous aimions ou de ce que nous aurions aimé étant enfant :

  • Un chocolat chaud, une tartine chaude, un gâteau…
  • S’émerveiller devant une colonie de fourmis, un bourgeon, un papillon, un arc-en-ciel…
  • Des moments câlins, lire des histoires drôles, jouer, rire

Chaque jour, offrons un peu d’attention à notre enfant intérieur et en échange, nous gagnerons un peu de malice, de rire, d’innocence, d’émerveillement, de créativité, de joie de vivre, de simplicité….

Gaëlle DUPONT