« Comment ça va ? », doit être la question la plus souvent posée et celle dont on écoute le moins la réponse.
Combien de fois par jour, questionnons-nous les personnes qui nous entourent sur ce qu’elles font, où elles se rendent, ce qu’elles pensent…. ?
Et combien de fois par jour sommes-nous vraiment attentifs à la réponse ?
Et si je renverse la vapeur :
> Avez-vous toujours envie de répondre aux questions que l’on vous pose ?
> Les personnes vous donnent-elles les réponses que vous attendez ?
Aujourd’hui, je souhaite vous donner quelques clés pour apprendre à questionner autrement, dans un plus grand respect de vous et de l’autre, et pour une plus grande efficacité (en évitant les questions préconçues).
-
Poser une question peut être intrusif
Vous qui lisez mes articles, vous savez maintenant que nous sommes chacun responsable de notre côté de la relation et ainsi nous ne nous exprimons pas sur ce que vit ou pense l’autre, mais bien sur ce que je ressens moi, sur ce que je vis moi. Ainsi, poser une question à l’autre, c’est venir le questionner sur sa partie à lui, sur ce qu’il vit… et par conséquent cela peut être vécu comme intrusif par la personne qui reçoit votre questionnement.
Exemples :
> N’avez-vous jamais été dérangé par cette question « comment ca va ? » un jour où vous n’alliez pas très bien et en même temps vous n’aviez pas envie de partager vos difficultés avec la personne qui vous pose la question ? Si ?
> N’avez-vous jamais répondu avec colère à une question qui semblait inoffensive, sans vraiment comprendre ce qui vous dérangeait, mais ça vous dérangeait ?
Une des explications à ces réactions est qu’une question vient frapper à la porte de votre intimité ou de celle de l’autre. Seulement dans de nombreuses situations nous n’avons pas conscience de cela et nous nous agaçons de se sentir obligé de répondre ou de voir l’autre s’énerver face à une question que vous jugez banale ou pratico-pratique.
Comment faire alors ?
-
Derrière toute question il y a une interrogation
La première chose est d’identifier qu’elle est l’interrogation. En effet, derrière toute question il y a une interrogation. C’est à dire…
Dans la majorité des cas la question posée formule de façon détournée l’interrogation que vous avez vraiment en vous. Exemple : « vas-tu au marché ce matin ? » (Question). Cette question, qui peut sembler anodine, peut également être perçue comme de la curiosité simple ou même de « l’espionnage ». L’interrogation derrière cette question était : « J’ai besoin d’une salade pour ce midi, si tu vas au marché ce matin peux-tu m’en rapporter une ? ». La question initiale ne portait pas du tout sur une question d’emploi du temps, mais sur une organisation pour avoir une salade.
Cela peut vous sembler étrange, seulement, je vous invite à être à l’écoute de votre interrogation et à la présenter comme telle, plutôt que de poser des questions souvent trop générales contenant de l’implicite.
De plus, lorsque vous ne souhaitez pas répondre à une question que l’on vous pose, vous pouvez garder en tête que la personne ne vous pose pas son interrogation. Il est possible d’aller la chercher en demandant : « qu’as-tu besoin de savoir vraiment ? ».
Ainsi vous permettez à la personne d’aller à l’essentiel et vous vous éviterez de vous sentir obligé de répondre.
Prendre le temps d’écouter en vous quelle est votre interrogation et d’être attentif à celle de l’autre, permet des échanges plus efficaces, et moins « passe-partout ». Cela permet également plus d’authenticité et donne généralement accès au cœur des choses.
-
Si vous posez une question, vous prenez le risque de la réponse !
En osant écouter l’interrogation qui est en vous, il est possible que cela ne soit pas confortable, et pourtant comme elle est là autant l’accueillir et lui permettre d’être entendue. D’autant plus que vous y verrez plus clair sur ce dont vous avez besoin.
De plus, l’avantage de poser son interrogation est que vous avez plus de chance de recevoir une réponse qui « vous convienne ». En effet, dans l’exemple ci-dessus, si l’homme répond qu’il a du travail, la femme peut en déduire qu’il n’a pas le désir de passer du temps avec elle. Alors que si elle pose directement son interrogation, l’homme peut se positionner et prendre une décision entre le travail qu’il a à faire et son désir de passer du temps avec sa femme. Dans cette situation, cela permet de sortir de l’implicite et d’éviter les malentendus.
De même, je suis souvent surprise de m’apercevoir que les personnes qui posent des questions ne sont pas prêtes à en recevoir la réponse. C’est dommage. Je vous invite vivement à ne poser des questions que si vous êtes disposés à accueillir la réponse, quelle qu’elle soit.
Car si vous demandez à quelqu’un comment il va, êtes-vous juste poli ou vous intéressez-vous à la personne ? Si c’est de la politesse, je vous propose de dire « bonjour » avec un grand sourire. Et quand vous demandez à la personne comme elle va, de prendre le temps de vous arrêter face à elle, dans une posture d’accueil de la réponse.
Apprendre à poser ses interrogations est aussi stimulant pour soi que pour l’autre et la relation. Un adolescent, par exemple, sera plus enclin à répondre à vos interrogations qu’à vos questions.
Je vous souhaite une belle pratique et je suis curieuse de vous lire dans les commentaires.
Leave A Comment