article-invite Bonjour ! 

C’est avec un grand plaisir cette semaine que j’invite sur mon blog un article dAgnès Walter qui partage avec nous sa vision taoïste de la communication. 

Je vous souhaite une belle lecture et vous invite à aller consulter son blog www.fengshui-tao.com

 L’intelligence relationnelle

Yin_Yang

Le taoïsme nous apprend à être attentif aux liens qui nous unissent à notre environnement : avec la nature, les habitats, mais aussi bien-sûr avec les autres êtres humains.

Communiquer n’a de sens que par rapport à un environnement global. Pour communiquer, il faut qu’il y ait un émetteur, un récepteur et un message. Si quelqu’un parle sans s’assurer d’avoir un émetteur ou sans avoir un message précis, ce n’est pas de la communication, on peut même dire que c’est exactement l’opposé : de la bêtise relationnelle.

Entendons-nous sur le terme d’intelligence communicationnelle : pour bien communiquer avec quelqu’un, il faut donc à la fois être un bon émetteur et un bon récepteur, à savoir : développer son écoute tout autant que l’expression de son langage. Ou, pour le dire d’une autre façon, travailler ses aspects Yin tout autant que ses aspects Yang.

Les aspects Yang sont souvent mieux intégrés ( et plus travaillés) que les aspects Yin : j’ai un message à transmettre, je vais le faire de manière proactive, en parlant ou en écrivant, avec la voix et même avec le corps tout entier. Je sors de moi vers l’extérieur l’information que je veux faire passer. C’est l’essence d’une attitude Yang.

On peut nuancer le propos et  préciser qu’on peut mener une action Yang de façon plus ou moins Yin ou Yang. Ainsi, l’expression pourra être extravertie, volubile, voire même parfois agressive, accompagnée de gestes, ou de coups dans les cas extrêmes, ou au contraire, douce, discrète, timide, parfois à peine audible. Parfois, même seul le corps exprimera des choses, mais avec une efficacité moindre. Non pas que le corps soit moins parlant (au contraire, il a l’avantage de ne jamais tricher ni mentir), mais plutôt que nous n’apprenons pas son langage (contrairement au langage parlé, structuré).

L’aspect Yin de la communication est maîtrisée de façon beaucoup plus disparate, il s’agit non pas de l’expression du message, mais de sa réception. Le récepteur, pour qu’il soit efficace, doit développer des qualités d’accueil et d’écoute de l’autre, c’est-à-dire créer en lui un espace de disponibilité propre à recevoir les messages de l’autre sans les polluer par ses propres ressentis, émotions, préjugés ou toutes autres expériences personnelles. Ecouter sans juger, sans rejeter, sans se fermer est un art difficile à maitriser. Ecouter l’autre, c’est faire taire momentanément son « moi » intérieur pour simplement accueillir le message de l’autre. Vous voyez donc qu’il peut se révéler bien plus difficile d’être un bon récepteur qu’un bon émetteur. Faire taire momentanément est le plus ardu. En effet, il ne s’agit pas de ne plus jamais être à son écoute, mais être capable de passer d’un état « accueil de l’autre » à un état « accueil de moi »  et ce n’est pas un comportement que l’on apprend souvent aux enfants. On apprend à l’enfant à écouter l’extérieur, on lui apprend peu à être à son écoute, et on peut avoir des adultes qui s’oublient dans leurs relations aux autres… ou à l’inverse qui n’écoutent que leur « moi ».

L’écoute peut être plus ou moins Yin elle aussi, tout comme l’expression. On entend souvent l’expression « écoute active », comme si écouter pouvait être totalement passif… C’est certainement le cas. En mode de réception Yin maximum, l’autre accueille sans jamais juger ni émettre d’oppositions ou de conseils. En revanche, s’il n’envoie pas de signaux d’écoute (et ceci même s’il écoute) son interlocuteur pourra en déduire qu’il ne l’entend simplement même pas ! L’écoute active, c’est donc simplement renvoyer des signaux en miroir de ce que l’autre dit : des signes et mimiques (acquiescement, sourires…), des petits mots d’encouragements (oui, continue, je t’écoute…), ou des reformulations en écho (si je te comprends bien, tu as vécu cela et tu l’as vécu bien/ mal…).

L’art de l’écoute est difficile, car très souvent, le besoin Yang va reprendre le dessus : la solution à ton problème, je l’ai ! Je vais te la faire partager ! A-t-on seulement entendu que l‘autre demandait une solution ? Et lorsque le récepteur est directement impliqué dans le message de l’émetteur, observez comme cela peut partir en vrille !

Voilà pourquoi la communication est souvent considérée comme une valeur féminine : ce sont les valeurs Yin que l‘on cultive chez les femmes dès leur plus jeune âge. Les hommes cherchent des solutions, les femmes échangent… Schémas caricaturaux de notre mode d’éducation ! Car la communication n’a bien-sûr pas de sexe ! Qu’on les nomme parts féminine et masculine, Yin / Yang ou anima/animus, communiquer efficacement est dans tous les cas un bon moyen d’apprendre à trouver cet équilibre en nous.

Agnès Walter