mindfulness-sand-stoneSavez-vous répondre à cette question ?

Savez-vous dire quelle est la relation qui compte le plus vous, celle à qui vous accordez le plus de temps, d’attention, peut-être même d’argent ?

Peut-être est-ce une évidence pour vous…. ou au contraire un choix impossible ! Est-ce ma mère, mon père, mon mari, mes enfants, ma sœur, mon frère, mon meilleur ami, mon patron, mon client le plus exigeant ?

Il se peut aussi que la relation qui a le plus de valeur à vos yeux ne soit pas celle à qui vous accordez le plus de temps et d’attention. Je vous invite à prendre quelques secondes ou minutes pour vous poser véritablement la question. Qui compte le plus pour moi ?

Si la réponse à cette question n’est pas « c’est moi », cela signifierait-il que vous faites passer une ou plusieurs personnes avant vous-même ? Il me semble que la relation à laquelle vous devez accorder le plus d’importance, de temps et d’attention est la relation à vous-même.

Ta vie toi seul la vivra, n’est-ce pas ?

Cette attention à soi est précieuse pour prendre soin de sa propre vie c’est vrai et pas seulement. En effet, avoir conscience de ce qui vous habite vous permet de proposer une relation plus saine et plus authentique aux personnes qui vous entourent. Pourquoi cela ?

Imaginons que vous venez de passer une terrible journée au travail, vous êtes encore en colère car votre patron a critiqué votre travail en public, la secrétaire a renversé un café sur un dossier important et pour finir vous étiez sur le point d’envoyer un long mail urgent et important qu’un bug informatique vous a obligé à tout refaire…. une très dure journée de boulot ! Vous rentrez chez vous fatigué, énervé, vexé, découragé peut-être. Sauf que des journées comme celle-là ne sont pas exceptionnelles, alors vous n’y accordez pas plus d’importance que cela.

Et en rentrant chez vous, à peine passé le pas de la porte un de vos enfants vous saute dessus pour avoir un câlin, un moment de tendresse, il vous accueille avec joie. Encore sous le coup de l’énervement, vous repoussez votre enfant en lui reprochant « Ah tu va pas commencer ! C’est pas le moment, laisse-moi arriver ! ». Triste, votre enfant retournera à ses activités et il est probable que les échanges avec lui ce soir-là ne soient que fonctionnels « va te brosser les dents », « à table », « au lit ». Est-ce là le type de relation que vous souhaitez avoir avec votre enfant ? J’imagine que non.

Ce que vous ne savez pas, c’est que votre enfant vous attendait depuis plusieurs heures déjà, il s’était fâché avec son meilleur ami et il avait gros sur le cœur. Il avait besoin d’un câlin, de réconfort, d’une voix douce qui accueille sa peine et écoute son histoire. Au lieu de ça, l’enfant n’a pas eu l’espace de se dire. Peut-être gardera-t-il longtemps cette peine en lui sans oser l’exprimer de peur de vous déranger.

Comment faire alors pour éviter ce genre d’épisodes, peut-être quotidien dans certaines familles ?

Ma proposition  est que vous preniez le temps de vous écouter à la fin de votre journée de travail, dans votre voiture ou dans un lieu neutre. Dans quel état émotionnel êtes-vous ? Qu’est-ce qui vous habite ? Si vous n’êtes pas habitués à faire cet exercice, il ne vous sera surement pas facile d’identifier ce qui est en vous. Progressivement, vous apprendrez à mieux reconnaitre les émotions et cela vous demandera moins de temps pour entendre que vous être en colère, triste ou heureux ! Comme vous savez que vous allez retrouver votre famille en rentrant chez vous, l’objectif serait de se rendre complètement disponible à ce qui se passera lorsque vous passerez la porte. Et cela vous demande de laisser au travail ce qui appartient au travail, vos préoccupations, vos projets… vous les retrouverez le lendemain. Si vous avez identifié ce qui vous habite, il vous sera alors plus facile de ne pas reporter sur vos proches une colère qui ne leur appartient pas et dont ils ne sont pas responsables.

Ainsi, lorsque votre enfant réclamera un câlin dès votre arrivée, il vous sera possible d’y répondre et d’apporter l’écoute et l’attention dont votre enfant a besoin ce soir-là. C’est parce que vous aurez été à l’écoute de vous d’abord, que vous pouvez proposer une écoute de qualité à l’autre ensuite. Il y a de grande chance que ce comportement permette de vivre des relations plus riches et plus vivantes avec ses proches.

Oserez-vous prendre ce temps pour vous ?

Si vous avez fait l’expérience, avez-vous constatez des changements de comportements autour de vous ?

Je serai heureuse de lire vos témoignages.

Gaëlle DUPONT